Au cours des numéros, la rubrique " réflexions " de Kakapo fonde la nécessité d’un changement de regard et d’attitude de l’Homme par rapport au monde naturel. Ce monde prend des visages à travers les quelques exemples rapportés dans " merveilles de la Création " mais s’arrêter là seraient vain si nous ne n’accordions notre vie à nos convictions. Comment ? La présente rubrique tentera de donner des repères permettant à chacun de vivre d’une façon moins néfaste pour le milieu naturel et ses habitants. L’espérance de vie des autres espèces et du milieu dépendra directement de notre manière de consommer : engageons nous quotidiennement en C.OR.E. et encore...

L’eau est une merveille naturelle essentielle à la vie.

L’eau pure est une substance composée de molécules contenant un atome d’oxygène et deux atomes d’hydrogène (H2O). Elle devient solide à 0°C et gazeuse à 100°C.

"Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. " (Lavoisier)

A volume constant, les ressources disponibles existent sur terre sous les trois états de la matière : liquide, gazeux et solide. En permanence, l’eau à la surface de notre planète s’évapore tout comme l’humidité du sol ainsi que les plantes qui la libèrent afin qu’elle se transforme en nuages. Des nuages, l’eau est ensuite précipitée sous forme de pluie qui s’infiltre dans le sol et alimente les sources et rivières ou directement la mer pour s’évaporer à nouveau : c’est le cycle de l’eau qui joue un rôle important dans le climat, les cycles des éléments dans les écosystèmes….

Certains organismes très simples peuvent survivre sans oxygène ; mais aucun ne peut survivre sans eau. Notre propre corps est composé aux deux tiers d’eau. La qualité et la quantité des ressources en eau sont essentielles à la santé et à la survie de toutes les essences de plantes, de toutes les espèces d’animaux bref de chaque être vivant sur la planète.

La répartition des ressources en eau : de l’abondance à l’inégalité

On estime à 1400 millions de km3 le volume total d’eau sur terre dont 97% correspond aux océans. Sur les 42 millions de km3 d’eau douce disponibles, seuls 10 millions de km3 sont utilisables (l’autre partie étant sous forme de glace). 10 pays seulement se partagent 60% des réserves mondiales.

Le seuil d’alerte des besoins en eau se situe à environ 2000 m3 par an et par habitant. Or, on peut considérer aujourd’hui que 50 pays (soit plus de 750 millions d’habitants) disposent d’une quantité inférieure à 1700 m3 par an et par habitant. 26 pays sont déjà en situation de pénurie avec moins de 1000 m3 par an et par habitant. Cela risque de s’accentuer dans les 25 prochaines années, compte tenu de la désertification et de la hausse démographique à venir. On estime alors qu’en Afrique plus d’un milliard d’hommes sera exposé à une carence en eau...en Chine et en Inde la menace est grande.

En un siècle, la consommation d’eau douce a été multipliée par 7 (augmentation de l’activité agricole et industrielle, amélioration du confort domestique, forte croissance démographique). Nos utilisations au niveau mondial se répartissent de la façon suivante : 69% pour l’agriculture (irrigation), 23% pour l’industrie, et 8% à un usage domestique et urbain.

Ainsi, en 1995, les 15 pays de l’Union Européenne ont consommé 86 km3 d’eau dont 56 % pour l’irrigation.

De plus, les citoyens de l’Union Européenne utilisaient 12,5 km3 d’eau pour leur usage domestique (soit 15%).

En moyenne, en 1995, un habitant des pays développés consommait 131 litres d’eau par jour contre 70 litres pour un habitant des pays en voie de développement.

Globalement, une personne vivant en milieu urbain consomme 40% plus qu’une personne vivant en milieu rural.

Enfin, en milieu urbain, une personne ayant l’eau courante consomme presque deux fois plus qu’une personne n’ayant pas ce confort.

Dès 2030, la demande en eau pourrait dépasser l'offre : 50% de la population mondiale serait privée de cette ressource vitale.

Que pouvons-nous faire ?

L’eau est un bien collectif et c’est donc l’affaire de tous.

Si nous regardons notre propre consommation : chasses d’eau = 40% de l’eau utilisée, douche-bain = 35%, vaisselle-lessive = 20%, boire-cuisiner =seulement 5%. En été, l’arrosage des pelouses et le lavage des voitures correspond à 50% d’utilisation d’eau en plus.

On peut appliquer la méthode des " 3 R ": réduction, réparation, rénovation.

Réduction : être sensible à la quantité d’eau utilisée, en consommer moins,

Rénovation : adapter ou remplacer les installations et les appareils ménagers par de nouveaux utilisant l’eau de manière plus efficace.

….et donc voici quelques principes à adopter tout de suite :

A la maison

1. Je prends une douche rapide plutôt qu'un bain car je consomme ainsi entre 25 et 100 litres d'eau au lieu de 250 litres environ.

2. Je coupe l'eau quand je me brosse les dents, me lave les mains ou me rase. Je réduis ainsi ma consommation d'eau de moitié.

3. J'installe une chasse d'eau à double commande dans mes toilettes ou je place une bouteille pleine de sable ou une brique dans le réservoir, car je réduis ainsi ma consommation d'eau de 1 à 2 litres à chaque remplissage de la cuvette.

4. J'équipe ma robinetterie de systèmes permettant de limiter ma consommation d'eau, comme par exemple des réducteurs de débit, des aérateurs, des mitigeurs ou des douchettes à faible débit.

5. Je répare au plus vite les éventuelles fuites d'eau, car une fuite goutte à goutte peut représenter 35 000 litres d'eau par an. Une lecture attentive de sa facture d'eau permet souvent de les détecter.

6. Je ne fais fonctionner mon lave-linge ou mon lave-vaisselle que lorsque la machine est remplie ou j'utilise la touche demie-charge qui permet d'économiser environ 30 % du volume d'eau.

7. Je récupère l’eau de lavage des légumes pour mes plantes d’intérieur.

8. Je fais laver ma voiture dans une station de lavage. Cela me permet d'économiser environ 200 litres d'eau.

Au jardin

9. J'arrose mon jardin le soir quand l'évaporation est moins forte, ce qui me permet de faire une économie de 50 % d’eau en moyenne pour la même efficacité.

10. Je n'arrose pas ma pelouse qui reverdira toute seule au retour des pluies.

11. J'utilise des techniques économes en eau : goutte-à-goutte, tuyaux suintants, paillage lors de fortes chaleurs pour conserver l'humidité du sol.

12. Je récupère l'eau de pluie au bas des gouttières.

13. Je recouvre le sol au pied des plantes, des arbres et des arbustes d'une couche d'herbe coupée ou de copeaux de bois pour absorber l'eau et conserver l'humidité.

Si, suite à cet article, vous avez également d’autres idées pour réduire notre consommation d’eau, merci de nous les faire parvenir à scleren@yahoo.fr, nous les éditerons sur le site de la C.OR.E.

" Notre sœur l’eau disait François d’Assise marquant sa proximité avec cet élément aussi, familier à la totalité des êtres vivants. Il est juste de la répartir parmi les Hommes mais il est aussi important de la protéger pour elle même, sa beauté et ses qualités dont les autres espèces animales et végétales font aussi leur vie. Ce que nous faisons à l’eau (ne serait-ce que les produits ménagers que nous y déversons), nous le faisons aux autres espèces animales et végétales titulaires comme nous du droit à l’existence sur terre et de la promesse du Royaume. Un frère responsable ne maltraite pas ses cadets par négligence, aussi nous les Hommes rendons nous attentifs dans la vie de tous les jours à l’impact de nos choix consuméristes sur nos frères et sœurs dans la Création.

Claire Douady

Sources :

1. Site Internet de Nestlé Waters : Institut de l’eau (Centre de recherche international sur l’eau embouteillée) http://www.institut-eau.com/
2. Site Internet du BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières http://www.brgm.fr/
3. Notions d’écocivisme : guide à l’usage du citoyen, notions de base pour entrer dans un monde durable/ Ministère canadien de l’environnement (http ://www.ec.gc.ca)
4. Site Internet de l’IFPRI (International Food Policy Research Institute) : Global Water outlook to 2025 http://www.ifpri.org
5. Site Internet du Ministère de l’Ecologie : http://www.environnement.gouv.fr/