Pour des raisons en partie historiques, l'implication de la chrétienté pour la cause environnementale est excessivement timide : la C.OR.E. veut aider à corriger cette situation.
Au cours de ses 2000 ans d'histoire, le christianisme a connu des évolutions et pris des orientations sensiblement différentes selon les régions du monde. Toute religion s'inscrit en effet dans les cultures qui l'accueillent.
Ainsi,
l'Eglise catholique occidentale semble s'être tellement concentrée
sur le problème du salut de l'âme (qu'elle n'accorde qu'à
l'Homme créé "à l'image de Dieu") qu'elle en
a quasiment abandonné la nature au champ de la science. Le sommet de
cette dissociation, cette dichotomie entre l'Homme et la nature, l'esprit
et
la matière (dont la genèse prend partiellement racine dans la
philosophie platonicienne), a peut-être été atteint chez
Descartes, Bacon et Malebranche au 17ème S.
Tandis que saint Paul et encore 6 siècles après lui, Maxime le Confesseur voyaient toute chose, tous les êtres visibles et invisibles, sauvés, réconciliés, par la résurrection de Jésus-Christ, ceux-là ne voyaient plus en la Création qu'un milieu au service de l'Homme et destiné à disparaître dans le néant.
Une des causes de ce phénomène est qu'en rupture avec la philosophie aristotélicienne le christianisme a introduit une vision linéaire de l'histoire avec un début (la Genèse) et une fin - le Royaume de Dieu : changement radical dans la vision du monde occidental. De là vient l'idée d'un Homme collaborateur de Dieu (car façonné à son image et à sa ressemblance) pour parachever Son oeuvre : transformer le monde et le mener vers son accomplissement ; l'Homme se retrouve dissocié de la nature et du côté de Dieu tout puissant.
Et c'est dans ce contexte chrétien qu'au moyen-âge, à partir du XIIème siècle, les progrès techniques et scientifiques de l'Europe ont connu un essor rapide et constant ; ce n'est sûrement pas par hasard si la technologie a été utilisée comme outil de domination de la nature par l'Homme, attitude que défendra notamment Francis Bacon. C'est avec ce philosophe franciscain (!) qu'est née la conception moderne du progrès associant systématiquement aux découvertes scientifiques des développements technologiques destinés à améliorer les conditions de vie de l'humanité par une maîtrise toujours plus grande de son environnement.
L'exploitation technique de la nature, à grande échelle depuis le 18ème S., a ainsi trouvé sa légitimation dans l'héritage culturel du christianisme sans que celui-ci ne réagisse pour corriger ce plagiat ni ne fasse valoir la spécificité de son approche de la Nature.
En
bref :
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